"Les Racines du Ciel" : pourquoi ce roman de 1956 résonne avec les voyages de Chemins

Alexandre
4/10/2025
Lecture 11 min.

Morel et les éléphants du Tchad, Berty et ses 700 roses anciennes en Ardèche : entre le héros de Gary et nos rencontres d'aujourd'hui, une même quête de sens traverse les époques. Celle de préserver ce qui fait encore battre le cœur du monde.

"C'était une marge humaine, un monde, n'importe lequel mais où il y aurait place pour une liberté" - cette phrase de Romain Gary dans "Les Racines du Ciel" résume peut-être mieux que tout autre une quête qui nous anime encore aujourd'hui. Retour sur un roman visionnaire qui interrogeait déjà notre rapport au vivant et notre besoin d'espaces de liberté, de sanctuaires pour l'ensemble du vivant : humains comme animaux sauvages, de la biodiversité dans toute sa richesse.

Un homme et les éléphants : la naissance du roman écologiste

Nous sommes en 1956. Romain Gary publie "Les Racines du Ciel", PrixGoncourt la même année, et invente sans le savoir le roman écologiste.L'histoire? Celle de Morel, un français obstiné qui, dans le Tchad des années1950, se bat avec acharnement pour protéger les éléphants d'Afrique contre le braconnage intensif.

Pour ses contemporains, Morel dérange. Les uns le prennent pour un fou, un idéaliste déconnecté qui ferait mieux de s'occuper des êtres humains. Les autres pour un menteur - qui pourrait être sincèrement prêt à risquer sa vie pour celle d'un pachyderme?

Pourtant, la vision de Gary est d'une modernité saisissante. À travers Morel, il dessine le portrait d'un humaniste prêt à s'allier avec des militants de toutes causes- nobles ou moins nobles, opportunistes ou sincères - pour défendre la sienne. Car défendre les éléphants, comprend-on au fil des pages, c'est défendre bien plus qu'une espèce menacée.

"Une marge humaine" : quand la préservation du vivant devient acte de résistance

La force du roman de Gary réside dans cette intuition géniale : la protection de la nature n'est pas un luxe de privilégiés, mais un acte de résistance fondamental. Morel ne défend pas seulement les éléphants ; il défend "une marge humaine", un espace de liberté face à un monde qui s'uniformise et se déshumanise.

Cette vision résonne aujourd'hui avec une acuité particulière. Dans nos sociétés hyper-connectées où le rythme s'accélère sans cesse, où les espaces sauvages se raréfient, où la biodiversité s'effondre, la quête de Morel prend des accents prophétiques.

Chez Chemins, nous retrouvons cette même urgence, cette même nécessité de préserver des "marges humaines". Ces territoires dans lesquels nous proposons nos voyages, des Alpes à la Provence, en passant par le Massif Central - sont autant d'écrins où subsistent encore ces espaces de liberté que Gary appelait de ses vœux.

Flamants Roses sur l'étang de Vaccarès, en Camargue

Du Tchad à la France : la révolution du regard

Mais comment passe-t-on de la révolte solitaire de Morel aux voyages collectifs que nous proposons? Par la révolution du regard. Gary l'avait compris : on ne protège bien que ce qu'on connaît, et on ne connaît vraiment que ce qu'on a rencontré.

C'est exactement ce que nous expérimentons sur nos séjours itinérants. Lorsque nos voyageurs croisent le regard d'un cerf dans les forêts du Vercors, observent les flamants roses danser sur les étangs de Camargue, ou découvrent les castors dans la vallée de la Drôme, il se passe quelque chose d'irréversible.

Cette émotion première, cette connexion directe avec le vivant, transforme radicalement notre rapport au monde. Soudain, la préservation de la biodiversité n'est plus un concept abstrait mais une nécessité viscérale.

Pause vélo électrique, pour plonger dans le monde des abeilles chez Bruno, apiculteur dan les Baronnies provençales

Les nouveaux Morel : à la rencontre des gardiens du vivant

Si Morel était seul face aux braconniers, nous avons la chance aujourd'hui de croiser sur nos chemins de nombreux "nouveaux Morel" : des femmes et des hommes qui, chacun à leur échelle, œuvrent pour préserver et régénérer le vivant.

Marie, vigneronne bio dans les Alpilles, qui cultive 300 variétés anciennes et pratique la biodynamie pour régénérer ses sols. Pierre, berger dans le Vercors, qui fait paître ses brebis selon les rythmes ancestraux pour maintenir la biodiversité des alpages. Sylvie, apicultrice en Drôme provençale, qui a planté des kilomètres de haies mellifères pour sauver ses abeilles.

Ces rencontres, programmées dans nos voyages, ne sont pas anecdotiques. Elles sont le cœur de notre démarche. Car comme le dit ce proverbe bambara que nous aimons citer : "Le voyage permet la rencontre, la rencontre permet la connaissance, et la connaissance permet la confiance".

Sur les petites routes de la vallée de la Drôme à vélo électrique, dans le territoire le plus Bio de France

La confiance en le vivant : terreau de la régénération

Cette confiance dont parle le proverbe bambara, c'est exactement ce que Gary appelait à travers Morel. Une confiance en la beauté du monde, en sa capacité de résilience, en la nécessité de préserver ces "marges humaines" qui nous permettent de rester... humains.

Nos circuits à vélo électrique s'inscrivent dans cette dynamique de confiance. Le rythme lent du vélo électrique permet l'observation, la contemplation, l'émerveillement. L'assistance électrique rend cette expérience accessible à tous, familles, couples, amis, collègues. L'itinérance crée cette rupture temporelle nécessaire pour se reconnecter à l'essentiel.

Mais surtout, nos parcours sont conçus comme des expériences régénératives. Nous ne nous contentons pas de "visiter" les territoires : nous participons à leur vitalité économique en privilégiant les acteurs locaux engagés, nous contribuons à faire connaître leurs initiatives, nous sensibilisons les voyageurs à leurs enjeux.

Pause chez l'un de nos partenaires, en Drôme provençale

De la révolte de Morel au voyage régénératif

70 ans après "Les Racines du Ciel", la bataille de Morel continue. Mais elle a changé de forme. Il ne s'agit plus seulement de préserver ce qui existe, mais de régénérer ce qui a été abîmé.

C'est tout le sens de ces rencontres avec ces acteurs locaux passionnés par la régénération du vivant. C’est aussi la raison pour laquelle Chemins adhère à 1% For The Planet. Chaque année, 1% du chiffre d'affaires de Chemins est distribué à des projets qui œuvrent pour la préservation et la régénération du vivant. Ainsi, en 2025, des dons ont été effectués à Terres de Liens - Acquisition collective de terres agricoles via l'épargne citoyenne pour installer des agriculteurs Bio, L’Abeille quiRelie - Stages et formations autour des abeilles pour créer des écosystèmes fertiles, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), agir pour la biodiversité, et Terre et Humanisme - formation de plus de 175animateurs en agroécologie qui sensibilisent dans différents milieux. 

Morel défendait les éléphants avec ses poings et sa détermination. Avec Chemins, nous défendons humblement le vivant avec nos pédales et notre conviction : celle qu'un autre rapport au voyage et au monde est possible, plus lent, plus profond, plus respectueux.

Observation d'oiseaux en Camargue

Votre marge humaine vous attend

Romain Gary concluait son roman sur cette magnifique interrogation : dans un monde qui s'uniformise, où trouvez-vous votre "marge humaine" ?

Pour nous, cette marge se dessine sur les petites routes de France, entre vignes et lavandes, entre alpage et forêts, au détour d'un village perché, dans le regard bienveillant d'un producteur passionné, dans le vol gracieux d'un flamant rose…

Elle vous attend au guidon d'un vélo électrique, quelque part entre le Vercors, les Monts d'Ardèche, les Dentelles de Montmirail et la Camargue, pour un voyage qui ne sera pas seulement un déplacement dans l'espace, mais une transformation de votre regard sur le monde.

Car comme l'avait compris Morel, et comme nous l'expérimentons chaque jour chezChemins : préserver le vivant, c'est préserver notre humanité.

Prêt à découvrir votre marge humaine ? Découvrez nos voyages sur mesure et laissez-vous porter par la magie de la rencontre.

‍📷 Crédit photo : S. Saliot, B. Leidi, L. Pascale, Les Petits Baroudeurs, J.E. Roche, T. Bonamy

Alexandre
Ecrit pour Itinérances. Le blog du voyage en quête de sens

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