Quatre amis d’enfance voyagent à vélo de Nouvelle-Zélande jusqu’à la France pour mettre en lumière les problématiques liées à l’eau à travers le monde et agir sur le terrain. Après 15 mois sur la route, 18 pays traversés et 5 missions autour de l'eau, les voilà de retour pour nous raconter leur aventure. Rencontre avec Hugo, l’un des protagonistes de cet incroyable voyage itinérant en 2 roues.
Hugo : J'ai 26 ans, je suis originaire de Bayeux, une petite ville à côté de Caen, en Basse-Normandie. J'ai fait en partie mes études à Paris en management du sport, où j'ai eu mon diplôme il y a deux ans, juste avant le départ pour l'expédition ! Grand passionné de sport depuis tout petit, j'ai fait de la lutte à haut niveau. Aujourd'hui, je pratique la boxe, je fais de la course et du vélo.
Hugo : Je n’ai jamais fait de voyage à vélo à proprement parler. C'est vraiment quand je suis arrivé à Paris en 2020 pour mon master, que j'ai commencé à me déplacer au quotidien à vélo. Durant ces deux années-là, j'ai pu travailler deux fois sur le Tour de France. J’ai baigné dans l’ambiance et découvert toute la dimension médiatique et professionnelle du vélo. Et c'est là que je me suis dit : c'est un sport de fou ! A la même époque, j'ai pu voir quelques expéditions qui se faisaient à l'étranger, en Europe et j'ai commencé à rêver… Réaliser un tour du monde à vélo, c'est un peu le rêve par excellence non ?
Hugo : Avec Pétronille, César et William, on est tous les quatre des amis d’enfance de la même région. A l’issue de nos études, on avait l’envie commune de nous mettre au service d’une cause. On a alors eu l’idée de traverser une partie du monde à vélo avec l’objectif d’améliorer l’accès à l’eau des populations sur notre route. Un grand voyage à vélo nous paraissait comme le moyen idéal d’attirer l’attention sur notre engagement. En amont, il y a eu beaucoup de préparatifs, puis sur le terrain, on a mené plusieurs actions aux côtés d’ONG locales, en Indonésie, en Malaisie, au Cambodge, en Thaïlande, en Inde. L’idée était également d’enrichir nos connaissances, parce qu'on n'est ni ingénieurs ni spécialistes de la problématique « eau ». On a rencontré beaucoup de scientifiques, d'agriculteurs, d’acteurs locaux... Notre deuxième souhait, c'était d'aller parler aux jeunes générations en intervenant dans les universités et les écoles pour discuter des enjeux liés à l'eau.
Hugo : On s’est tout simplement dit : quitte à faire un tel projet, autant faire un itinéraire complètement fou ! Et on a regardé quel était le point le plus éloigné de chez-nous sur une carte. C'était la Nouvelle-Zélande. Puis on a décidé de faire le trajet inverse, c'est-à-dire de revenir vers la France. Je crois qu’on voulait comme but la joie des retrouvailles auprès de nos familles, nos amis, et ne pas finir un tel projet dans une contrée inconnue où personne ne nous attendait. On n’a pas été déçu de notre accueil en France !
Hugo : Partout, on a réalisé que l’eau est un problème bien plus complexe qu'on ne le pense. Cette ressource essentielle, au centre de tout, cache d’autres enjeux. Par exemple, la question de l'eau est étroitement liée à l'émancipation des femmes. Quand tu n’as pas d'accès à l'eau potable, il faut aller chercher de l'eau, parfois marcher longtemps, aller couper du bois pour faire bouillir l'eau, tout cela prend énormément de temps, et le plus souvent, ce sont les femmes qui y sont cantonnées. Un autre point marquant, c'est que le manque d'accès à l'eau est l’une des principales inégalités dans le milieu scolaire. Au Cambodge, 50 % des écoles n'ont pas de toilettes ou d’accès à l’eau potable. A cause de l’eau contaminée ingérée, les enfants tombent malades et ne peuvent plus aller à école. Il y a aussi la déshydratation, dans des environnements hyper humide et chaud, qui fait qu’on est beaucoup moins concentré. Enfin quand on parle d’eau, on oublie souvent la problématique des toilettes et de l'assainissement. Il faut savoir que 80 % de l'eau dans le monde n'est pas recyclée. En France, les eaux usées sont retraitées et reviennent toujours au robinet. On oublie aussi qu’une grande partie de la population mondiale n'a pas accès aux toilettes, comme en Inde par exemple, ce qui engendre une pollution terrible, des cours d’eau notamment. La problématique de l’eau soulève tant de réflexions…
Hugo : A Calcutta, on a aidé à la construction de filtres à eau dans des foyers accueillant des enfants issus des bidonvilles. C'était un projet qui avait beaucoup de sens et qui était à la fois hyper émouvant, parce qu'on s'est rendu compte de nos yeux des conditions de vie. C'est de l'ordre de l'imaginable pour nous, petits normands. Heureusement il y a énormément d'humanité, la joie et les rires des enfants dans cet environnement-là sont salvateurs ! Enfin, on a pu voir l’engagement sans faille des ONG sur place en charge des foyers qui accueillent les enfants. Au Cambodge, un projet avec une ONG locale dans une école nous a aussi beaucoup touché. On a vu concrètement le sourire sur le visage des enfants une fois les infrastructures terminées : un grand filtre à sable permettant d’avoir accès à de l’eau potable et des stations de lavage des mains.
Hugo : Il y a une certaine constante que j'ai appréciée durant tout le voyage, c'est que l'ensemble du monde est gentil. Dit comme ça, ça peut paraître un peu idiot, mais il n'y a pas un seul pays où les gens ont été malveillants. Tout le monde nous a donné de l'attention, de la tendresse, de la bienveillance, différemment selon les cultures, les langues, les traditions… La magie du voyage a opéré. Encore plus à vélo, puisque cela suscite la curiosité sur les routes et amorce davantage les échanges. On a découvert des gens absolument formidables, vraiment très solidaires entre eux. Il y a une certaine beauté dans les relations, et ça m'a vraiment beaucoup ouvert les yeux sur le monde qui m'entoure. On a tous beaucoup appris, on est revenu changé, plus mature qu’avant notre départ c’est certain.
Hugo : De se lancer tout simplement ! Nous, on y est allé alors qu’on n’était pas des as du vélo ni des spécialistes des questions de l’eau. Mais on croyait dans notre projet. Même quand tu n’es pas super entraîné, c’est possible. L’entraînement vient sur la route. C’est vrai que c’était difficile au début, mais ce qui est bien avec le vélo, c'est que tu vas à ton rythme. Voyager à vélo apprend en fait à relever les défis avec patience et détermination, à prendre les journées une par une, kilomètre par kilomètre, pour ne pas se décourager. Bon et maintenant je peux le dire : j’ai vécu tellement de choses que chaque effort a valu le coup. C’est en fait le plus beau cadeau que j'ai pu me faire dans ma vie et je pense que ça le restera. Il ne faut pas hésiter, c’est peut-être une des meilleures expériences qu'un individu peut vivre sur cette terre, et la plupart d’entre nous, on a la chance de pouvoir le faire, ce n’est pas le cas de tout le monde. Allez-y, pédalez, allez à la rencontre des gens, découvrez, c'est que du kiff !
Hugo : On va essayer de trouver une nouvelle génération Cycle for Water, une nouvelle équipe qui partirait en 2025, peut-être sur le continent Africain où les problématiques liées à l’eau sont nombreuses et intéressantes. Nous souhaitons continuer notre engagement, avec le mouvement No Water No Us, que nous avons rejoint dès le début de notre projet. Fondé par Malek Semar, l’association mène, soutient et accompagne des actions qui œuvrent à la préservation de l’eau et sensibilisent à ses enjeux. De mon côté, je suis intéressé par le sponsoring sportif. On a été aidé pour notre voyage par des sponsors. J’aimerais bien être de l’autre côté plus tard et pouvoir, à mon tour, aider des projets naissants et soutenir la jeunesse !
Pour en savoir plus : https://cycleforwater.fr/
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