Le soleil se lève doucement sur la vallée de la Drôme, illuminant les contreforts du Vercors d'une lumière dorée. C'est le début de notre aventure, à moi et à ma fille Lhamo, 9 ans. Nous sommes prêts pour une échappée de 2 jours à vélo électrique dans le Diois, la région dans laquelle, en famille, nous avons élu domicile il y a 1 an, et qui ne cesse de nous émerveiller.
Le soleil se lève doucement sur la vallée de la Drôme, illuminant les contreforts du Vercors d'une lumière dorée. C'est le début de notre aventure, à moi et à ma fille Lhamo, 9 ans. Nous sommes prêts pour une échappée de 2 jours à vélo électrique dans le Diois, la région dans laquelle, en famille, nous avons élu domicile il y a 1 an, et qui ne cesse de nous émerveiller.
Nos vélos électriques chargés, nous quittons Die, capitale du Diois, sous un ciel d'azur. Depuis 1 an, Lhamo roule sur un VTT électrique Lapierre 24 pouces de Chemins, mais cette fois, elle souhaite rouler derrière moi, comme quand elle était plus jeune, sur l’un des YUBA Spicy Curry de Chemins, le must des vélos électriques Long Tail pour le voyage itinérant. Nous avons avec nous les bagages nécessaires pour 2 jours en autonomie, incluant la nourriture et le matériel de bivouac (1 sac de 130 L pas tout à fait rempli) ! Nous sortons rapidement des ruelles de Die et passons au-dessus de la Drôme avant d’emprunter une petite route sinueuse qui serpente entre les champs de lavande et les vignobles de la fameuse Clairette de Die. Nous roulons au pied de la montagne de Glandasse et de ses puissantes corniches calcaires qui constituent le rebord méridional du Vercors, un spectacle dont nous profitons chaque jour avec bonheur.
"Papa, regarde ces papillons !" s'exclame Lhamo, pointant du doigt un ballet de machaons virevoltant au-dessus d'un champ de lavandes. Nous faisons notre première pause, savourant la quiétude du lieu et le chant des cigales.
Après quelques kilomètres, nous bifurquons sur une piste carrossable qui nous mène au cœur d'une forêt de chênes. L'ombre des arbres est la bienvenue alors que le soleil monte dans le ciel. Un chemin part en direction de la Drôme. L’heure de la première baignade a sonné ! Nous plongeons dans l'eau fraîche et cristalline. Ce moment de détente est magique, bercé par le clapotis de l'eau et le chant des oiseaux.
Midi approche et la chaleur se fait sentir. Nous reprenons la route, alternant entre petites routes de campagne et chemins forestiers. Nous nous arrêtons pour pique-niquer à l'ombre de pins dans un coin qui domine la rivière, avec ses méandres scintillants.
Nous traversons les villages de Menglon et Luzerand, endormis par le soleil estival, avant de rejoindre Luc-en-Diois pour une pause glace bien méritée ! C’est reparti, direction Miscon. En route, nous plongeons dans l’eau rafraîchissante au niveau du Claps, spectaculaire éboulement de rochers dans la rivière Drôme, qui abrite une retenue d’eau agréable.
La véritable grimpette débute ! Mais le vélo électrique me permet d'aborder les montées sans difficulté, laissant toute mon énergie pour admirer les paysages changeants et échanger avec Lhamo. Nous passons Miscon et la pente est de plus en plus raide au fur et à mesure que l’on s’approche du col Miscon (1000 m). Jean Giono, qui a tant parcouru les montagnes du Haut-Diois, avait découvert ce col en écrivant dans Les Âmes fortes : « Le col c’est quelque chose ! De ce côté-ci, c’est à nous, mais de l’autre côté, ça a beau descendre, ce n’est plus notre pays». Comme Giono, nous percevons un changement d’environnement : l’environnement est plus sauvage, plus minéral, plus rude…plus alpin. La descente s’effectue jusqu’aux abords du village de Boulc, ou nous nous arrêtons pour fêter l’eau qui coule de la fontaine et remplir nos gourdes, car il s’agit du dernier ravitaillement avant demain matin.
Boulc est posé au centre d’un large cirque calcaire dont les montagnes culminent à 1900 m. Ici, on se sent ‘’très loin du monde’’ alors même que le village est situé à une dizaine de kilomètres de la vallée de la Drôme, voie de communication entre Gap et Valence. Nous sommes passés depuis le col de paysages préalpins du sud, parsemés de champs de lavande et autres plantes aromatiques qui sentent la Provence, à un environnement clairement montagnard. Autour du village, on voit des champs cultivés de céréales pour l’élevage et de luzerne. La route grimpe, et nous traversons le hameau des Avondons, puis celui des Tatins, l’un des plus hauts lieux d’habitation du département de la Drôme, à plus de 1100 m. Ici, les toitures en lauze ont remplacé la tuile des basses vallées. Nous sommes bien à la limite entre les Alpes du Sud et du Nord. Nous traversons des alpages où paissent des troupeaux de brebis, saluant au passage un berger et son patou. Lhamo est fascinée par ce mode de vie au plus près de la nature. La route laisse place à une jolie piste et nous rejoignons bientôt le col de Boulc (1300 m), ligne d’arrivée de notre journée de vélo.
A quelques centaines de mètres du col, nous trouvons un coin idéal pour notre bivouac : une clairière surplombant la vallée, entourée d’une immense forêt de résineux. Alors que nous posons pied, un renard détale à moins de 30 mètres de nous, et une fois qu’il se juge en sécurité, il nous regarde longuement avant de grimper tranquillement jusqu'à l'entrée de la forêt. Lhamo m’aide à monter la tente, que nous ne recouvrons pas de sa toile, car nous souhaitons regarder les étoiles depuis notre duvet ce soir.
La tête sur notre sac, nous scrutons, les jumelles vissées sur les yeux en direction d’une clairière située plus haut, entourée de résineux. Après une dizaine de minutes, deux chevreuils apparaissent, paisibles. Ils paissent une dizaine de minutes, avant de rejoindre la forêt.
Le coucher de soleil est splendide et la fraîcheur retrouvée nous donne de l’énergie pour préparer le diner, simple mais délicieux, agrémenté de fromage local acheté dans une ferme en chemin. Une fois dans le duvet, sous les étoiles, nous partageons nos impressions de cette première journée, créant des souvenirs qui, je le sais, resteront gravés.
Le réveil au chant des oiseaux est doux. La journée s'annonce sous un soleil radieux. Après un petit-déjeuner énergisant, nous attachons notre sac au vélo et reprenons la route. Aujourd'hui, direction le village médiéval de Châtillon-en-Diois, niché au pied du Glandasse. La piste forestière ombragée descend graduellement en zig-zag jusqu’au village de Glandage, perdu au fond de la vallée des Gats. Nous entrons bientôt dans d’ impressionnantes gorges, ou nous faisons une pause baignade.
Le soleil fait son apparition et l’eau glacée nous revigore.
Nous atteignons Châtillon-en-Diois, notre village préféré du Diois, qui semble figé dans le temps, avec ses ruelles étroites et ses maisons en pierre. Nous laissons nos vélos à l'entrée du bourg et partons à pied à la re découverte de ce joyau médiéval. La place des Fontaines, cœur battant du village, nous accueille avec ses platanes centenaires et le murmure de l'eau. Nous grimpons jusqu'aux vestiges du château, d'où la vue sur la vallée est époustouflante. Lhamo est fascinée par l'histoire du lieu, imaginant la vie des chevaliers et des dames d'antan.
Direction les vignes ! Nous traversons des paysages vallonnés où les ceps de vigne de Clairette s'étendent à perte de vue, avant de retrouver la rivière Drôme, pour la dernière baignade de notre échappée à vélo électrique, avant de rentrer à Die, à quelques couts de pédale.
Le spot est idyllique : l'eau transparente serpente entre les rochers blancs. Nous pique-niquons sur une plage de galets, les pieds dans l'eau. Ce moment de pure détente est l'occasion de faire le point sur notre (trop courte) aventure.
"Papa, quand est ce qu’on repart pour un nouveau trip à vélo? " me demande Lhamo. Dans quelques jours, pour une nouvelle aventure, sur le plateau du Vercors cette fois.
Cette escapade de 2 jours dans le Diois a été bien plus qu'une simple parenthèse à vélo. C'était une aventure partagée, un moment hors du temps où père et fille ont renforcé leurs liens au cœur d'une nature préservée.
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Crédit Photo : A. Le Beuan, L. Pascale
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