Hasta El Lago, duo de choc au lac Titicaca

Sophie
28/3/2024
Lecture 11 min.

Voilà un binôme singulier ! Bruno et Jason, l'un accro au guidon, l'autre à la course à pied. Les deux potes ubayens se sont lancés dans une traversée folle de la Bolivie d'est en ouest. Le film, Hasta el Lago, raconte leur périple entre humour, rencontres et aventure.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bruno : J'ai 29 ans et je suis originaire de la vallée de l'Ubaye. Accompagnateur en montagne et photographe, j'aime explorer les Hautes-Alpes, “la plus belle région du monde”, en pratiquant des sports de montagne sous toutes ses formes. J'ai un peu voyagé en Asie et plus récemment en Amérique latine. 

Jason : J 'ai 34 ans, je suis angevin d’origine et ubayen d’adoption à 100 %. Je vis à La Bréole, au bord du lac de Serre-Ponçon. Je suis adjoint de direction d’un village vacances et accompagnateur en montagne. Je dois avouer que je suis tombé littéralement amoureux de l’Amérique latine que j'ai déjà sillonnée à six reprises lors de différents voyages.

Quelle est votre histoire avec le vélo ?

Bruno : Le vélo, ce n'est pas forcément notre truc à tous les deux ! Moi, j'ai toujours pratiqué le VTT comme loisir. Habitant dans une vallée réputée pour ses hauts cols montagneux, l'envie de les arpenter à bicyclette a assez vite émergé en moi. Je roule depuis l'enfance en fait. Alors que Jason, lui, ... il n'a pas encore enlevé les roulettes ! Plus sérieusement c'est un peu moins son truc ; ou plutôt son truc à lui c'est autre chose... et on ne peut pas tout faire !

Comment est née l'idée de partir pour une traversée de la Bolivie? 

Jason: S’il est une difficulté pour nous, ce n’est pas celle de trouver une idée d’aventure… mais plutôt de choisir laquelle. Lorsque nos escarcelles se sont vues suffisamment garnies pour partir, c’est la Bolivie qui occupait notre esprit. Pourquoi la Bolivie ? C'est tout d'abord un pays de taille parfaite pour le temps dont nous disposions. Et puis c'est un pays bien plus diversifié que nous le pensons. La destination était trouvée, restait la manière. J’aime les courbatures prodiguées par la course à pied et Bruno l’ivresse du guidon. Voilà donc notre binôme incongru, moi en train de courir pour le suivre avec son vélo qui tractait notre paquetage dans une remorque.

Bruno: Il fallait aussi trouver un pays et un tracé qui lisse nos efforts. En courant, Jason va factuellement moins vite que moi à vélo ... Sauf si, la remorque avec le paquetage transporté pèse environ 100 kg. Sauf si la belle route asphaltée se transforme en piste cahoteuse. Sauf si la pente se redresse. Pour qui était-ce le plus dur ? On vous laisse vous faire votre avis !

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre itinéraire ? 

Jason: On a traversé le pays d’est en ouest, de San Ignacio de Velazco (non loin de la frontière brésilienne) à Copacabana, qui, depuis les rives du lac Titicaca, embrasse le Pérou. Durant les 51 jours de notre balade, nous sommes allés à la rencontre d’une Bolivie méconnue, à la diversité de paysages incroyables. Le Chaco (savane) et l’extrême sud de l’Amazonie puis les contreforts des Andes, où la piste s’élevait dans cette Yunga, dense forêt de montagnes. Au sortir d’un incroyable défilé de gorges, la cordillère devenait aride pour déboucher enfin sur l’Altiplano. Et au loin, le lac Titicaca !

Coups de cœur, galères, rencontres, qu’est-ce qui vous a marqué en Bolivie pendant votre périple ? 

Bruno: Étonnamment nous n'avons pas eu de grosses galères, hormis quelques petits désagréments physiques inhérents à ce type de voyage. On retiendra surtout que les habitants n’étaient pas qu’un décor et que la maîtrise de l’espagnol a donné lieu à de multiples rencontres ! Il y eu par exemple le séjour chez les virils vaqueros de San Ignacio ou encore notre coup de foudre pour les robustes cholitas, ces femmes aux tenues traditionnelles à la bonne humeur permanente et dont l’aisance sur les versants aux altitudes vertigineuses pour courir derrière leurs cheptels de lamas nous ont donné une bonne grosse dose d’humilité ! 

Jason : Nous sommes toujours en contact avec un bon nombre de personnes rencontrées là-bas, et il y a fort à parier qu'on retournera les voir ! Et puis pour nous, le voyage, ce n’est pas le prétexte pour répondre à de grandes questions existentielles ou en tous cas il n’a pas vocation à être introspectif ou rempli de bons sentiments à la guimauve. On cherche juste le moyen de découvrir un pays et ses coutumes d'une belle manière tout en essayant d'exporter tant que possible notre bonne humeur !

Qu’est-ce que vous diriez à ceux qui aimeraient se lancer dans une telle aventure ?

Jason: Oser ! C'est peut-être ça qu'il faut faire. Suivant le type d'aventure, ça nécessitera peut-être un peu de préparation physique, mais décider de partir, c'est déjà 95 % du boulot. C'est un peu bateau de dire ça et on va citer des lieux communs, mais il faut accepter de sortir de sa zone de confort et surtout accepter l'inconnu. 

Bruno: Bon, et prévoir aussi pas mal de matos pour réparer son deux roues ! 

Avant de partir sur les routes de la Bolivie, avez-vous déjà réalisé des voyages à vélo en France ou en Europe ?

Bruno: La Bolivie c’était le premier “grand” voyage à vélo. On avait juste testé la formule vélo avec remorque / course à pied lors de plusieurs petits séjours de 4-5 jours avant dans les Alpes et en Provence.

Votre film Hasta el Lago a été diffusé dans un festival à Montpellier, comment est venue l’idée de partager et raconter vos aventures en images ? Et comment a-t-il été accueilli ?

Jason: Oui, le film a été projeté à Montpellier au festival What a Trip. Il a aussi été diffusé dans la Vallée de l'Ubaye lors du festival Regards d'Altitudes et enfin récemment au Xplore festival à Bourg Saint Maurice. On est vraiment surpris mais heureux de l'accueil réservé au film, dans les festivals, et surtout auprès du public ! On n’avait pas de gros moyens techniques pour le réaliser, mais c'est peut-être ce côté artisanal et complètement immersif qui plaît.

Bruno : A vrai dire, nous n'avions absolument pas prévu de faire un film, ni même de filmer notre aventure. Quelques mois avant le voyage, un ami commun nous a appelé pour nous dire la chose suivante : “ Les gars, ça vous dit si je vous donne une caméra pour que vous fassiez quelques images en Bolivie ? Quand vous revenez je vous fais un petit montage sympa”. Puis sur place, on s'est vraiment prêté au jeu. Étant photographe, je suis finalement parti avec deux caméras embarquées et un boîtier reflex. Au retour, c'est un autre ami qui s'est collé au montage du film en plus  ! 

Quels sont vos projets de voyage ensemble ? À vélo? En Europe ? Ou plus loin?

Jason: Des idées de voyages, il y en a à foison dans nos esprits. L'enjeu étant de savoir lesquels réaliser en premier… Nous allons repartir à l'automne 2024 pour un voyage avec le même fonctionnement que pour la Bolivie, à savoir course et vélo. On bosse dessus actuellement, mais on peut vous le dire, ça se passera…  en Amérique du Sud. Une aventure liée aux civilisations précolombiennes, sur l’histoire des Andes, qui s'étend sur deux pays, la Bolivie et l'Argentine !

Bruno : Vous pourrez suivre ce nouveau projet baptisé CHAKANA, Balade dans les Andes. La Chakana, la Croix des Andes, est le symbole millénaire des peuples andins. On ira se balader sur les hauteurs de la Cordillère. Du Lac Titicaca, où l’on s'était arrêté, jusqu’à Salta avec le musée d'archéologie de la haute montagne et ses enfants du Llullaillaco, en passant par le célèbre Salar d’Uyuni. On va réaliser environ 1600 km, à des altitudes  autour de 4000m, pendant 3 mois. Une aventure de dingue et des courbatures en perspective. Heureusement, il nous reste plusieurs mois pour préparer tout ça !

Suivez leur nouvelle aventure sur FB : https://www.facebook.com/chakana.baladedanslesandes

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Sophie
Ecrit pour Itinérances. Le blog du voyage en quête de sens

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